Aller au contenu

Page:Gautier - Constantinople, Fasquelle, 1899.djvu/225

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XVIII

LES MURAILLES DE CONSTANTINOPLE


J’avais résolu de faire une grande tournée dans les quartiers reculés de Constantinople que les voyageurs visitent rarement. Leur curiosité ne va guère au delà du Bezestin, de l’Atmeidan, de la place du Sultan-Bayezid, du Vieux-Sérail et des alentours de Sainte-Sophie, où se concentre tout le mouvement de la ville musulmane. Je partis donc de bonne heure, en compagnie d’un jeune Français qui habite depuis longtemps la Turquie ; nous descendîmes rapidement la pente de Galata, nous traversâmes la Corne-d’Or sur le pont de bateaux en jetant quatre paras au bureau de péage, et, laissant de côté Yeni-Djami, nous nous enfonçâmes dans un dédale de ruelles turques.

À mesure que nous avancions, la solitude se faisait ; les chiens, plus sauvages, nous regardaient d’un œil hagard et nous suivaient en grommelant. Les maisons de bois déteintes, chancelantes, avec leurs treillis démaillés, leurs