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Page:Gautier - Isoline et la Fleur Serpent, Charavay frères, 1882.djvu/175

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LA FLEUR-SERPENT

vaient-ils pas guidé ? Avais-je bien le droit d’imposer ainsi la vie à qui n’en voulait plus ?

Ces pensées ne me venaient que depuis la guérison ; durant la lutte avec la maladie je n’y avais pas songé. Cette fois encore, la nature m’aiderait sans doute à triompher du danger. J’emmènerais Claudia loin, bien loin, sous un autre ciel, et peu à peu l’égoïsme de la vie la reprendrait, elle me remercierait de l’avoir sauvée, et qui sait ce qui arriverait encore ?

Cette promenade qu’elle allait faire, c’était la première que je tentais ; si elle la supportait bien, encore quelques jours et nous nous embarquions.

Je disposai des coussins dans la calèche, je m’informai si les chevaux n’étaient pas trop vifs, je fis mille recommandations au cocher, puis j’allai chercher ma pauvre malade. Elle descendit, sans savoir, sans questionner, machinale. Ce n’était plus une femme maintenant, mais c’était encore une bien belle statue.

Je l’installai le mieux possible, et l’on se mit en route lentement. Une femme de chambre était avec nous sur le devant de la voiture. Nous traversâmes la ville tumultueuse par le plus court ; j’avais hâte