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Page:Gautier - L’Orient, tome 1, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/134

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L’ORIENT.

goût moins massif. La terre de Grèce supporte difficilement la médiocrité en ce genre. Une demi-douzaine de rues se coupant à angles droits, et aboutissant bien vite à la campagne, composent tout le Pirée actuel. Des noms mythologiques rayonnent au coin de ces rues et contrastent avec leur prosaïque physionomie. Les maisons n’offrent rien de particulier que ce bariolage des toits dont j’ai déjà parlé, et qui s’obtient avec des lignes croisées de tuiles blanches tranchant sur les tuiles rouges.

Pour quelqu’un qui vient de Constantinople, où les rues ne peuvent se comparer qu’à des lits de torrents pierreux, c’est un plaisir de marcher de plain-pied sur les larges dalles de ces rues grecques, auxquelles l’édilité la plus susceptible ne saurait faire aucun reproche. En quelques minutes j’atteignis la campagne où miroitaient au soleil des flaques d’eau de quelques pouces de profondeur, qui exhalent des miasmes fiévreux. Trois ou quatre gamins, si ce terme irrévérencieux peut s’appliquer à de jeunes