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Page:Gautier - L’Orient, tome 2, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/70

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L’ORIENT.

Sebbah visait aussi au même but, mais avec un esprit moins noble et moins élevé. Quand les trois amis sortirent du mèdrèsseh, ils restèrent quelque temps obscurs, et le premier qui émergea de l’ombre fut Abdul-Kassem. Il se fit connaître avantageusement à la cour d’Alp-Arslan, deuxième roi de la dynastie des Seldjoukides, par divers écrits sur l’administration, et ne tarda pas à devenir le secrétaire particulier de ce monarque, puis sous-secrétaire d’État et enfin sedr-azem (premier ministre). Il déploya des talents si supérieurs qu’il reçut le titre de Nezam-el-Moulk (régulateur de l’empire). En effet, jamais la Perse ne fut plus prospère.

Vers cette époque, les deux amis dont la fortune n’était pas faite vinrent trouver leur ancien compagnon et lui rappelèrent le pacte conclu au mèdrèsseh. Abdul-Kassem leur demanda ce qu’ils désiraient. « Accorde-moi, dit Kèyam, les revenus du village qui m’a vu naître. Je n’ai pas d’ambition, et mon bonheur serait de cultiver en paix la poésie et de méditer sur la nature des choses divines. »