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Page:Gautier - La Chanson de Roland - 2.djvu/157

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NOTES ET VARIANTES, VERS 1616-1629

Vers 1616.Chars. O. Lire cars. (V. la note du vers 3436.) Lyon ajoute : Sachez de voir, tuit i perdrez la vie.

Vers 1619.Cevalche. O. V. la note du vers 1379.

Vers 1620.Merveillose. O. L’u, qui se trouve presque partout ailleurs, est plus conforme à notre phonétique. ═ Grant. O. Pour le cas sujet, il faut granz.

Vers 1621.Ferent. O. L’i a triomphé dans ce mot, et nous l’y avons partout conservé. ═ Brunissanz... Fer bruni, c’est-à-dire, recevant par le poli une teinte brillante et brune à la fois. De là brunisseur et burnisseresse. Les cottes de mailles qui ne pouvaient se brunir se roulaient dans les étoffes. M. L. de la Borde cite d’Ét. Boileau ce passage précieux : « Quiconques est fermaillers de laton, et il œvre qui ne soit brunie que d’une part, si come de fermoirs rons, cele œvre n’est mie suffisans. » Et, dans Perceforest, on parle d’une épée « plus clere et plus loysante que s’elle venoit des mains du brunisseur ». (Notice des émaux, 1853, II, 177.)

Vers 1622.Dulor. O. V. la note du vers 489.

Vers 1624. — Lire sanglent.

Vers 1627.Encacerent. O. La forme étymologique, la vraie forme est enchalcerent, d’où le substantif verbal enchalz. (Vers 2446, 2462, 2765, 2796, 3635.)

Vers 1629. — Le Ms. d’Oxford nous paraît ici incomplet. Pour expliquer le vers : Marsilies veit de sa gent le martirie, le couplet précédent ne suffit pas. Et, en effet, les Refazimenti, avec lesquels concorde admirablement la Keiser Karl Magnus’s Kronike, nous offrent ici une ou plusieurs laisses de plus. (Voyez les Mss. de Paris et Lyon.) Venise IV, qui représente le texte le plus ancien, nous offre un couplet qui nous paraît véritablement original. Ce même couplet se retrouve d’ailleurs, avec les mêmes assonances, dans tous les Remaniements. Nous avons essayé de le réduire à notre dialecte, ainsi qu’il suit :

Rollanz i fiert cum chevaliers forz,
E li Franceis lur chevals meinent tost :
Païens enchalcent le trot e les galops.
En sanc vermeil unt Franceis tuz lur cors ;
Lur branz d’acier i unt il fraiz e tors ;
Armes n’unt mais pur deffendre lur cors.
Dunc lur remembret des graisles et des corns ;
N’en i ad un ne se facet plus fort.
Païen escrient : « Mar venimes as porz ;
« La greignur perte en est turnée as noz. »
Laissent le camp, as noz turnent les dos.
Français i fièrent de l’espée granz colps ;
Jusqu’à Marsilie vait li traïns des morz. Aoi.

═ La Keiser Karl Magnus’s Kronike intercale ici le récit d’un songe