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Page:Gautier - La Chanson de Roland - 2.djvu/29

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NOTES ET VARIANTES, VERS 44-51

notre Chanson, lançuns (v. 2154) ; devuns (v. 1009) ; feruns (v. 1256). Même on ira, dans le Roland, jusqu’à trouver, par le changement de l’u en o, la forme qui l’a décidément emporté sur toutes les autres : avons (v. 1923). Or, de ces trois systèmes, qui se trouvent également dans notre manuscrit, lequel devions-nous adopter ? Celui qui est, de beaucoup, le plus fréquemment adopté, c’est-à-dire le second : asaldrum, avum, etc. ═ Si nous avons ici imprimé enveiums, l’s doit être uniquement considérée comme euphonique, et c’est la seule fois qu’on la trouvera dans notre texte.

Vers 44.Le chefs. O. Erreur évidente.

Vers 45.Perduns. O. Mi. G. Mu. V. la note du v. 42.

L’onur. O. Mi. G. Mu. Nous avons partout préféré la forme honur, parce qu’étant plus étymologique, et ayant été en outre conservée dans notre langue, elle est celle aussi qui est le plus souvent employée dans le manuscrit. L’h, d’ailleurs, n’est pas ici plus aspirée que dans helme : D’osbercs e de helmes e d’espées à or (v. 1798) et dans hom : Bataille funt nostre hum (v. 1,758), etc. Il est donc très-légitime d’écrire l’honur. — Nous l’avons traduit par terre. Honor signifie en général un bien, un domaine ; au nord de la France, il est, par extension, devenu synonyme de fief. On a renoncé à l’opinion qui représentait l’honor du midi de la France comme un bien d’une nature particulière, qui aurait joui des droits féodaux sans en supporter les charges.

La deintet. Ce mot, sur lequel on a discuté, vient de dominitatem, et signifie la seigneurie, le domaine, et par extension les biens.

Vers 46.Seiuns. O. V. la note du vers 42. Nous n’y renverrons plus le lecteur.

= Cunduiz. O. Pour la règle de l’s, il faut cunduit.

Vers 47.Pa ceste. O.

Vers 49. — Sempres. Un certain nombre d’adverbes ont pris une s finale par extension ou analogie : Unkes et unches (v. 2639, 3531, 629, 1638, 1647, etc.) ; primes (v. 1924, 2845) ; alques (v. 95) ; sempres (v. 3721, 3729), etc. etc. Cette s n’a rien d’étymologique.

Vers 50.Francs. O. Il faut Franc. Les substantifs masculins, dérivés des noms de la 2e déclinaison latine, ne prennent pas d’s en français, au cas sujet du pluriel. (V. la note du v. 1.)

Vers 51.Meillor. O. Quoique la forme meillor se rencontre plus souvent dans notre texte que meillur, nous n’avons pas hésité à adopter cette dernière : 1° parce qu’une loi de phonétique tourne en u l’o latin dans la plupart des cas offerts par notre manuscrit ; 2° parce que cette loi s’applique particulièrement, dans notre texte ; à presque tous les mots dérivés des vocables latins en or, oris, ores. Nous ne pouvions manquer ici à une loi générale dont on trouve d’ailleurs plusieurs appli-