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Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/137

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Les dragons s’en venaient d’un air timide et doux,
De leur langue d’azur lécher ses pieds d’ivoire,
Et les vents suspendaient leur vol et leur courroux.

Faire sortir les ours de leur caverne noire ;
En agneaux caressants transformer les lions,
Ô poëtes ! voilà la véritable gloire ;

Et non pas de pousser à des rébellions
Tous ces mauvais instincts, bêtes fauves de l’âme,
Que l’on déchaîne au jour des révolutions.

Sur l’autel idéal, entretenez la flamme,
Guidez le peuple au bien par le chemin du beau,
Par l’admiration et l’amour de la femme ;

Comme un vase d’albâtre où l’on cache un flambeau,
Mettez l’idée au fond de la forme sculptée
Et d’une lampe ardente éclairez le tombeau ;