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Page:Gautier - La sœur du soleil.djvu/162

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XVI


LES PÉCHEURS DE LA BAIE D’OSAKA


Une agitation extraordinaire règne dans le château de Fidé-Yori. À chaque instant des chefs militaires couverts de lourdes cuirasses franchissent la porte de la première muraille : on entend le pas de leurs chevaux résonner sous la voûte profonde.

Ils gagnent en tout hâte la troisième enceinte et pénètrent dans le palais du siogoun.

Fidé-Yori, dans une salle voisine de la salle des Mille-Nattes, tient conseil au milieu des chefs de son armée et des princes qui lui sont le plus dévoués.

Le front du jeune siogoun est soucieux ; il ne dissimule pas son inquiétude, que partagent la plupart des guerriers. Quelques-uns cependant, pleins d’ardeur et de foi, relèvent le courage du maître.

— Notre situation n’est pas désespérée, dit le général Sanada-Sayémon-Yoké-Moura, le plus habile guerrier du royaume, il faut savoir l’envisager froidement. Hiéyas n’a sur nous qu’un avantage : tandis que nous