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Page:Gautier - La sœur du soleil.djvu/245

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— Ils ont encore pour une journée de travail, dit Yoké-Moura. Maintenant que je sais où ils sont, je les surveillerai. Mais, suis-moi, mon fils ; je ne veux confier qu’à toi la mission délicate qu’il faut remplir à présent.

Le général rentra dans le pavillon qu’il habitait au château.

Il écrivit une longue lettre à l’homme qui commandait les troupes revenues de Yamasiro, il se nommait Aroufza, c’était un frère de Harounaga. Il donnait à ce chef toutes les instructions nécessaires pour le combat du lendemain.

Lorsqu’il eut fini, il appela un paysan qui attendait dans la pièce voisine.

— Celui ci connaît le lieu où commence le souterrain, dit Yoké-Moura à son fils lorsque le moment sera venu, il y conduira l’armée. Tu vas partir avec lui ; tâche de n’être vu de personne ; tu porteras cette lettre à Aroufza, et tu lui diras qu’il accomplisse mes ordres scrupuleusement, et qu’il se laisse guider par l’homme que voici. Sois prudent, sois adroit, mon fils ; il est aisé d’atteindre le camp d’Aroufza ; mais songe qu’il faut l’atteindre sans être vu, afiin de ne pas donner l’éveil aux espions que Hiéyas a, sans nul doute, parmi nous. Dès que tu seras arrivé, envoie vers moi un messager.

— Je vais partir sur-le-champ et profiter de l’obscurité, dit Daïské dans quelques heures, mon père, tu auras de mes nouvelles.

Le jeune homme s’en alla avec l’espion.

Dès que le jour fut venu, Yoké-Moura se rendit chez le siogoun pour le saluer.

Fidé-Yori le reçut froidement ; il était mécontent du général, ne s’expliquant pas son inaction.