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Page:Gautier - La sœur du soleil.djvu/317

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peine, et venger celui qui est si courageusement mort à sa place.

On ne parle que du général Signénari, envoyé par le siogoun.

— Sois sûre qu’Ivakoura est près de lui.

— C’est possible, dit la jeune fille.

— C’est certain ! Je vais donc enfin le revoir. Après tant de souffrances, le bonheur va donc revenir ! Sait-on quelque chose du combat ?

— Le prince de Toza est parti précipitamment. Ses soldats, qui ne s’attendaient pas à cette agression et qui se reposaient de leur victoire, ont été complètement battus. L’armée du siogoun est à quelques lieues d’ici.

— Elle sera bientôt sous ces murs, dit Fatkoura, et nous allons une seconde fois subir un siège, mais tandis qu’à Hagui nous voulions vaincre, cette fois nous tremblerons d’être vainqueurs.

Quelques jours se passèrent dans une attente fiévreuse. Soudain, l’armée du prince de Toza, poussée par une déroute, rentra tumultueusement dans la forteresse. On ferma les portes. Le siège commença.

Les assaillants sans laisser le temps aux assiégés de se reconnaître, donnèrent l’assaut.

Un bruit terrible emplissait le château. À l’intérieur, une confusion, un va-et-vient continuel, des appels, des cris. À l’extérieur, des chocs ininterrompus. Tika courait aux nouvelles, revenait, puis repartait. Le troisième jour, les soldats se portèrent soudain sur un même point. Une brèche était pratiquée. Des cris de découragement s’élevaient de tous côtés.

— Il vaudrait mieux qu’on se rendit.

— Nous ne tiendrons plus longtemps.

— Nous sommes perdus.