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Page:Gautier - Quand on voyage.djvu/15

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un peu froide, un peu nue, un peu protestante, mais d’un dessin hardi et pur, mérite aussi qu’on l’aille voir ; ses grands clochers pointus à vives arêtes s’enfoncent bien dans le ciel, et sa haute nef à fenêtres romanes a du caractère ; nous le visitâmes en détail avant de saisir au vol le convoi de dix heures du matin qui devait nous transporter à Bayeux, où nous nous proposions de passer la journée. Vous voyez qu’avec un peu d’adresse, on peut mettre aussi longtemps à faire la route de Cherbourg en chemin de fer qu’en diligence.



II


Reprenons notre voyage où nous l’avons laissé.

Nous étions à Caen.

Des trains d’une longueur infinie se succédaient à intervalles rapprochés, emportant des populations entières ; — ce qui n’empêchait pas des foules plaintives de rester sur les trottoirs de la gare. À chaque instant, le télégraphe faisait entendre sa sonnerie d’avertissement pour indiquer la marche des convois. Grâce