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Page:Gautier - Quand on voyage.djvu/21

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épine, le temple de Salomon, la tour de David, le puits d’eau vive, la source de volupté, le miroir sans tache, le vase d’encens, la toison de Josué, la fontaine des grâces, la ville céleste et toutes ces délicieuses épithètes, ivres d’amour et de foi, que le fidèle balance devant la Vierge sur un rhythme monotone, comme un encensoir rempli des parfums du Sir-Hasrim.

Le chœur est gothique, mais la nef est romane. Les arcades s’arrondissent en plein cintre, les parties planes des murs sont papelonnées, nattées, clissées par un travail ressemblant assez à l’entrelacement des brins d’osier dans les corbeilles. Une bordure de trèfles quadrilobes estampés en creux règne le long de la corniche ; des ornements de style archaïque à dessins contrariés zèbrent les voussures des arceaux. Entre les archivoltes, nous avons remarqué des médaillons en ronde bosse représentant des sujets tirés des bestiaires du moyen âge et tout à fait pareils à ceux qui figurent sur la cassette de saint Louis, que nous avons décrits ailleurs ; on croirait qu’ils ont été faits sur le même poncif : les dragons adossés et affrontés, la panthère mettant en fuite une hydre, le chasseur domptant un lion, allégories de la foi triomphant de l’incrédu-