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Page:Gautier - Richard Wagner et son œuvre poétique, 1882.djvu/150

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l’anneau du nibelung

ther, brisée, stupéfaite. Siegfried, après lui avoir arraché l’anneau, symbole d’une tendresse constante, l’a entraînée de force pour la livrer à un étranger et lui, maintenant, il court vers les bras d’une autre femme.

Autant l’amour de la fille des dieux était sublime et absolu, autant sa colère est terrible en face de cette trahison. Siegfried est voué à la mort ; ce n’est que par la mort que Brunhilde peut reconquérir le héros radieux auquel elle a tout donné.

C’est à la chasse, frappé traîtreusement qu’il doit périr. Les filles du Rhin émergent des ondes pour le lui prédire, en lui redemandant l’anneau qui l’enveloppe dans sa malédiction ; mais Siegfried refuse de le leur rendre.

Bientôt après, tandis qu’il fait à ses compagnons, groupés autour de lui, le récit de sa vie et qu’il ressaisit peu à peu le fil de ses souvenirs, Hagen, tout à coup, traîtreusement, le frappe de sa lance. Le héros s’affaisse et meurt, en prononçant le nom, retrouvé, de Brunhilde.

Les guerriers consternés couchent Sieg-