Aller au contenu

Page:Gautier - Richard Wagner et son œuvre poétique, 1882.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
153
acte premier

Mais Kundry, qui a fixé sur Parsifal un regard avide, répond pour lui.

— Sa mère Herzeloïde l’a mis au monde orphelin, quand dans le combat Gamuret fut tué. Pour préserver son fils de cette mort prématurée des héros, étranger aux armes, elle l’a élevé dans le désert, en fou, la folle !

— Oui, dit Parsifal, qui l’a écoutée avec une vive attention, et une fois passèrent à la lisière de la forêt, montés sur de belles bêtes, des hommes étincelants. Je voulus leur ressembler, mais ils rirent et passèrent rapidement. Alors je courus après eux, mais je ne pus les atteindre. J’arrivais en des lieux sauvages par monts et par vaux, souvent la nuit tomba, le jour revint ; mon arc me défendit contre les fauves, et des hommes… grands !

— Oui I dit Kundry vivement, les malfaiteurs et les géants furent atteints par sa force. Ils craignent tous le vaillant jouvenceau.

— Qui me craint, dis ?

— Les méchants.