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Page:Gautier - Richard Wagner et son œuvre poétique, 1882.djvu/191

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acte troisième

de ce sommeil cataleptique, si semblable à la mort. C’est bien Kundry ; la voilà qui s’éveille et laisse errer autour d’elle un long regard qui n’a plus rien de farouche.

— « Servir, servir, » murmure-t-elle.

Et elle s’éloigne du côté de la cabane pour vaquer aux plus humbles travaux.

Gurnemanz, surpris, la regarde faire ; mais son attention est attirée bientôt par un inconnu qui s’avance, hésitant et songeur, sous la fraicheur calme du bois. Il est revêtu d’une armure noire ; son casque est fermé, et il tient sa lance abaissée. Il approche lentement et s’assied près de la source.

— Salut, mon hôte, dit Gurnemanz ; ignores-tu donc en quel jour nous sommes ? Vite, ôte tes armes ; n’outrage pas le Sauveur qui, privé de toute défense, offrit aujourd’hui son sang divin pour racheter le monde.

Le sombre chevalier obéit ; il ôte son casque et défait son armure. Gurnemanz reconnaît alors Parsifal, le jeune fou que jadis il renvoya durement. Avec une émotion profonde il croit