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Page:Gautier - Richard Wagner et son œuvre poétique, 1882.djvu/198

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parsifal

chevaliers en se pressant en désordre autour d’Amfortas, remplis ton sacerdoce ; ton père te l’ordonne, il le faut ! il le faut !

Mais le misérable, dans un désespoir frénétique, s’élance au milieu d’eux en déchirant ses vêtements.

— Non ! non ! jamais plus ! Ah ! déjà je sens sur moi l’ombre de la mort, et je devrais revenir encore une fois à la vie ? Insensés ! qui de vous saurait me forcer à vivre, puisque vous ne pouvez me donner que la mort ? Me voici ! la blessure béante, la voilà ! le poison ! mon sang, voici qu’il coule. Haut les armes ! trempez vos glaives bien avant, jusqu’à la garde ! debout, héros ! détruisez du même coup le pécheur et son tourment ; et le Graal alors luira bien pour vous de lui-même !

Tous se sont reculés pleins d’effroi.

Parsifal s’avance alors solennellement, étend l’arme divine et touche de sa pointe le flanc d’Amfortas.

— Une seule arme est propice, dit-il, la lance qui ouvrit la blessure, seule peut la refer-