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Page:Gautier - Tableaux de Siége.djvu/303

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vert, au temps de la Renaissance, par les artistes de Fontainebleau. Ce vert n’est pas dû à une patine ; il existe dans la masse même du métal et n’a pas ces nuances vert-de-grisées des autres bronzes exposés à l’air et à la pluie. Une particularité de ces fontes, c’est que les statues n’adhèrent pas au socle et ont seulement sous les pieds comme une large sandale, une semelle de bronze qui permet de les visser au piédestal de marbre ou de pierre. Cette figure est d’une grâce exquise et réalise l’idéal du joli comme l’entendaient les Grecs.

La Vénus de Médicis est fort petite, sa taille ne dépasse pas celles de nos élégantes Parisiennes ; elle n’a guère plus de quatre pieds et demi, et nous nous en sommes assuré en mesurant la projection de son ombre à côté de la nôtre. Quatre vases d’une sveltesse hardie, aux anses légères, ornés sur la panse d’un crabe à pinces recourbées ou plutôt d’un cancer zodiacal, l’accompagnent placés avec symétrie et devaient autrefois jeter de l’eau par leur orifice. Ils sont très-simples, mais ils ont une fierté et une élégances hautaines qui manquent aux vases pourtant si beaux et si riches de l’époque Louis XIV.