Page:Gautier - Tableaux de Siége.djvu/307

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conservateur du musée. On voit à leur pose cambrée, à leur col rejeté en arrière, au gonflement de leurs bajoues, à la distension de leurs mâchoires qu’ils soufflaient en l’air un jet d’eau qui leur retombait sur le nez.

Les autres groupes ont probablement été fondus pendant la Révolution.

Il est regrettable que ce bosquet ait été supprimé. On y eût vu qu’il y avait au commencement du règne de Louis XIV plus de fantaisie et de couleur qu’on ne le suppose. Ce ne fut que peu à peu que le goût s’épura et donna dans ces régularités d’une monotonie parfois ennuyeuse. L’art sous Louis XIII était plein de caprice et ne se rangea à la loi classique qu’avec beaucoup de peine. Ses tendances le portaient vers l’emphase espagnole ou le pittoresque romantique, et la transition d’une manière à l’autre ne s’opère jamais si brusquement. Une certaine familiarité avec la nature était encore admise, et Louis XIV n’avait pas dit devant les chefs d’œuvres de l’école flamande : « Tirez de là ces magots ! »

Le Labyrinthe était du dessin de Le Nôtre ou Le Nautre, comme on écrivait alors ; il se composait d’un lacis compliqué d’allées se coupant à