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Page:Gautier - Tableaux de Siége.djvu/361

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une Vénus embrassant Mars, interprétation qui ne peut être soutenue sérieusement ; d’autres savants ont voulu voir dans cette Vénus une Victoire inscrivant un nom de héros ou de bataille sur une tablette ou un bouclier soutenu par la saillie du genou gauche. La Victoire ailée de Brescia offre une pose presque pareille, et autorise cette induction rendue vraisemblable par l’inclinaison donnée à la statue ; mais les bras véritables existent quoique brisés en fragments et s’ajustent, on ne peut mieux, au mouvement du torse redressé. La Vénus de Milo tenait de sa main gauche la pomme décernée par le berger Pâris à la plus belle des trois déesses qui s’étaient soumises à son jugement et, de la main droite, relevait la draperie prête à glisser, dont elle s’était dépouillée pour l’épreuve.

Le plus sage est peut-être de ne pas contrarier par un changement logique à coup sûr, mais qui inquiéterait l’œil, les habitudes d’admiration du public. Seulement nous voudrions qu’on fît exécuter en marbre, d’après le moulage que nous avons vu, la dernière version de la Vénus de Milo avec un scrupule religieux, en tâchant de restituer les bras dont on possède des morceaux, no-