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Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome II.djvu/191

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plus ? est-il mort ? » Tous trois, étonnés de mon apparition, se regardent. Mon oncle me relève avec bonté, en me disant : « Non. » Je me jette dans ses bras, heureuse de le trouver si indulgent ; et il ajoute : « Il est marié. » Ce passage de la joie à la plus vive douleur me devint si funeste que je tombai sans connaissance sur le parquet. Mon frère, effrayé, me releva, et me plaça sur un fauteuil ; mais je ne donnais aucun signe de vie, et sa femme appelait de tous côtés les domestiques pour me secourir. Mon oncle, resté debout devant moi, me regardait avec pitié, et disait à mon frère pour le rassurer : « Ah ! ne croyez pas qu’elle meure sitôt : on ne meurt subitement que de joie. Elle vivra pour souffrir. Voilà une