Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome II.djvu/22

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grets ou sa colère ; d’ailleurs, pensais-je en moi-même, quand ce premier mouvement sera calmé, il reconnaîtra que c’est lui qui nous a perdus. Je ne l’ai point refusé, il n’a pas eu la patience d’attendre ma réponse ; c’est lui qui a tort, il n’y a pas à en douter. Dans un autre moment, je pensais d’une manière toute différente. Alarmée de cette faiblesse de caractère qu’il m’avait reprochée, je craignais qu’il ne réfléchît au danger de s’unir à une personne dont l’ame n’était pas à la hauteur de la sienne. Cette supposition m’accablait ; et dès cet instant, pour lui prouver qu’il me faisait injure, je me déterminai à refuser obstinément Adrien. Oui, me répétais-je sans cesse, il saura un jour que j’ai eu du caractère, et il me regrettera.