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Page:Geffroy - Sisley.djvu/40

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Son renom d’artiste s’est fixé et s’est accru. Il a peint d’une manière franche et jolie, forte et délicate, l’enveloppement lumineux des choses, les feuillages des rives et des îles, les chalands amarrés à l’ombre des arbres, les maisons dressées au-dessus des berges. Il a été un peintre admirable des ciels, il a su exprimer la profondeur de l’éther et faire voguer les nuages au large de cet infini. Il est venu à son tour, avec l’amour de la nature radieuse, dire le charme, la douceur de tant de beaux paysages d’un jour, il a pris conscience de l’univers.

L’hommage unanime salue cette vie probe, fière, désintéressée. L’artiste discuté, mort méconnu, est au Luxembourg, au Louvre avec ses compagnons de lutte. Il est de la collection Caillebotte, avec des toiles délicieuses parmi lesquelles courent les barques et flottent les pavillons des Régates. Dans l’une des salles de la collection Camondo, un des plus beaux paysages de tous les temps, de toutes les écoles, resplendit paisiblement de beauté calme : l’Inondation à Marly. Les maisons dressées au bord de l’eau inexorable, tranquille et sinistre, qui se hausse lentement pour tout envahir, des rideaux aux fenêtres, une enseigne suspendue au pignon, une barque chargée de gens qui se hâtent, un aspect de bourgade qui dénonce

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