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Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/203

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c’est lui-même qui m’a tout avoué… — Hippolyte violent, déraisonnable ! non, madame, jamais ; il a reçu de la nature le caractère le plus doux, le plus égal. J’ai passé quinze ans avec lui, et je n’ai jamais vu ce charmant caractère se démentir un moment. — Quoi ! dans son enfance il n’égratignoit pas, il ne mordoit pas ses camarades ! dans sa première jeunesse il n’avoit pas de violens accès de fureur ! — Lui ! des accès de fureur !… Mais de grace, madame, qui a pu vous faire de tels contes ?… À cette question, Laure, à son tour saisie d’étonnemeut, fut un instant sans répondre ; ensuite elle s’écria : Bon Dieu ! comme il m’a trompée !… il a toujours été parfait ; ah ! comme il m’a trompée !… L’abbé, confondu de cette exclamation, ccmmençoit à croire que Laure avoit un grain de folie, lorsque la porte s’ouvrit, et le comte parut. Les bras ouverts il courut vers l’abbé et l’embrassa tendrement. — Nous parlions de toi, dit Laure ; il me contoit toutes les méchancetés de ton enfance… Le comte rougit comme un coupable ; il