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ESCAL-VIGOR

Lorsque après quelques mois de soi-disant épreuve, le Dykgrave déclara au bourgmestre qu’il se chargeait définitivement du prétendu propre à rien, Claudie détermina Michel Govaertz à accepter cette proposition.

Le bourgmestre, très vaniteux, avait un peu hésité parce que, d’après ce qu’il comprenait, la situation de Guidon, au château, serait celle d’un subalterne, d’un valet un peu au-dessus de Landrillon, mais d’un valet tout de même.

Alors que, longtemps, sous son propre toit, il avait ravalé son garçon en le reléguant au plus bas de son équipe de manouvriers et qu’il lui avait confié les soins les plus vils de la ferme, sa vanité paternelle eût souffert de le voir dépendre d’une autre autorité que la sienne. Pour justifier son intervention, Kehlmark leur avait soumis des dessins déjà très poussés du jeune apprenti, mais pas plus que la fille, le père n’était capable d’apprécier les promesses contenues dans ces premiers essais.

— Acceptons les offres du Dykgrave, insistait Claudie, rencontrant les objections paternelles. D’abord c’est un excellent débarras pour nous. Puis, soyez bien convaincu, que le comte ne s’em-