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Page:Georges Eekhoud - Escal-Vigor.djvu/162

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ESCAL-VIGOR

filles de Smaragdis, de Zoudbertinge à Klaarvatsch, seraient à sa disposition. J’en connais une (et il dit ces paroles non sans dépit, car il avait déjà tâté le terrain pour son compte, de ce côté) qui brûle jusqu’au sang et aux moelles de le voir — comment dirai-je ? — en son particulier… Tenez, c’est précisément la grande Claudie, la sœur même de ce damoiseau… Quoiqu’il se rende plusieurs fois par semaine aux Pèlerins, on ne m’ôtera jamais de l’idée que le galant en pince plus sérieusement pour les culottes du petit drôle que pour les cottes de sa sœur !

— Encore une fois, taisez-vous ! fit Blandine le cœur crispé à l’idée de l’amour que la virago éprouvait pour Kehlmark et qui se savait détestée par la pataude au point que celle-ci ne la saluait pas quand elles se rencontraient par les routes. Quant à l’affection de Kehlmark pour Guidon Govaertz, si elle en souffrait malgré sa volonté, elle persistait à n’y rien suspecter d’anormal et d’incompatible.

— Qui vivra verra, mamzelle Blandine. L’occasion se présentera bientôt de vous édifier sur la couleur de la liaison de ces deux peintres ! ricana Thibaut, enchanté de sa plaisanterie.