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Page:Georges Eekhoud - Escal-Vigor.djvu/179

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ESCAL-VIGOR

nez en vous préoccupant des clabauderies du vulgaire… C’est vraiment témoigner beaucoup de condescendance à l’égard de misérables envieux…

— Tout de même, monsieur Henry, poursuivit-elle avec un peu moins d’assurance, je vous avouerai bien humblement que je tiens l’étonnement des villageois pour assez fondé. Franchement, malgré ses qualités, ce petit Guidon n’est pas une société pour vous… Convenez-en !… Vous ne voyez plus que lui, ou vous courez la prétentaine avec ces vagabonds de Klaarvatsch, à l’autre bout de l’île… De vos anciens amis, personne n’est plus invité à l’Escal-Vigor… Tout cela n’est pas naturel et prête à bien des commérages… D’autres que des patauds malveillants et ombrageux auraient le droit de s’en étonner…

— Blandine ! interrompit le Dykgrave, d’un ton glacial et hautain. Depuis quand vous avisez-vous de contrôler mes actes, et d’intervenir dans mes fréquentations ?

— Oh ! ne vous fâchez pas, monsieur Henry, fit-elle, toute meurtrie par ce ton dur et ce regard de proscription ; je ne suis, je le sais, que votre humble servante, mais je vous aime toujours, poursuivait-elle en pleurant, je vous suis toute dévouée.