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Page:Georges Eekhoud - Escal-Vigor.djvu/236

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ESCAL-VIGOR

ner un jour le petit dévoyé contre son exécrable naufrageur ?

En attendant, la popularité du Dykgrave continuant à baisser, Landrillon se remettrait à « travailler », avec quelque espoir de succès, ces rôdeurs de Klaarvatsch dont le comte avait fait si longtemps son entourage de prédilection et dont les plus rogues demeuraient encore à son service.

— Comment n’ai-je pas deviné tout cela, plus tôt ! songea Bomberg après le départ du délateur, en se frappant la tête. Triple buse que je suis ! Mais tout aurait dû m’avertir, me donner l’intuition de ces horreurs ! Les parents de ce libertin ne s’étaient-ils pas aimés à un excès qui crie vengeance au ciel ! Ne vivant que pour eux-mêmes, pour eux deux ; limitant la raison d’être de l’univers à leur exclusive dualité corporelle et morale, dans leur monstrueux égoïsme ils n’avaient même pas voulu avoir d’enfants, tant ils craignaient de se distraire l’un de l’autre !

Le dominé avait été renseigné sur cette particularité par son prédécesseur. Henry n’était même né que par hasard, après plusieurs années de ce mariage dénaturé.

D’ailleurs, à l’époque déjà lointaine où Henry de