Aller au contenu

Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mains, une destination conforme à ses volontés. Les procédés mécaniques lui apprirent qu’après avoir transformé les agents naturels, il pouvait aussi leur imprimer un mouvement plus ou moins durable ; l’analogie le conduisit ainsi à penser que l’être unique qui gouvernait le monde en était l’architecte.

Voici une remarque assez singulière. On avait été mené directement à dire que le Créateur de l’univers n’a pas commencé ; l’idée qu’il ne doit pas finir est presque symétrique de la première. Eh bien, en s’appropriant le genre de limites que son esprit avait atteint, l’homme ne l’adopte plus pour origine, mais il en fait le terme de son existence immatérielle. Cette espèce de paradoxe trouvera son explication, lorsque nous nous occuperons de la liaison établie entre la morale et les croyances.

Nous venons de tracer la marche la plus simple que l’intelligence humaine ait pu suivre. Témoin des merveilles de la nature ; voulant, parce qu’elle en sentait le besoin, la simplicité, l’ordre et les proportions dans ses propres ouvrages, elle attribue, et l’unité, et l’ordre, et les proportions qu’elle remarque dans l’univers, à la volonté du Créateur.