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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/110

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et, celles qui, placées dans un rang secondaire, semblaient devoir s’y lier.

Une idée dominante se retrouve partout ; l’homme s’est cru le modèle de tous les êtres, le but vers lequel ils tendent, le centre de l’univers. Non seulement ses convenances intellectuelles devaient être réalisées en toutes choses, mais encore ses moindres convenances usuelles étaient la cause finale des êtres les plus éloignés de lui. Ainsi le soleil, la lune, les étoiles sans nombre et presque invisibles, sont là tout exprès pour fertiliser ses champs et éclairer ses veilles. Le moindre brin d’herbe développé sans culture, l’animal du désert, le coquillage qui habite le fond des mers ont leur utilité, ou, en d’autres termes, ils sont faits pour l’homme. On cherchait l’unité et l’ordre ; on les concevait dans des relations imaginaires. Il y eut d’abord erreur du jugement ; mais l’amour-propre sanctionna bientôt cette erreur, et les religions la consacrèrent.

Nous voyons encore aujourd’hui la trace des opinions qui rapportent toute autre existence à celle de l’homme.

Cependant nous appelons fausses sciences deux