Aller au contenu

Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Arrêtons un instant notre attention sur l’objet du doute philosophique, et tâchons d’en bien définir la nature.

La question qui a été proposée par Kant tend à saper dans ses fondements la réalité absolue de toutes les certitudes que nous pouvons obtenir. Elle réduit à n’être que des vérités relatives celles-mêmes dont nous possédons les plus claires démonstrations. Le doute que ce philosophe a élevé attaquerait principalement ce que nous avons admis concernant les attributs de l’être. Ainsi le type intérieur qui nous sert à distinguer le bien, le vrai et le beau, serait bien en effet celui qui convient à notre manière de sentir, mais n’aurait en dehors de nous aucune réalité dont nous pussions obtenir l’assurance.

L’auteur, après avoir dénié la preuve de l’existence de Dieu fondée sur la nécessité d’une cause première à celle de l’univers, demande au sentiment ce qui manque au raisonnement. Mais il est facile de voir que cette concession en faveur des idées morales est purement arbitraire, et qu’elle est destinée à servir de sauvegarde au système des formes intellectuelles.

Nous l’avons déjà dit, et cette proposition est