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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/13

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Le premier discours, en lequel, à propos d’un projet concernant la Caisse d’escompte, M. Germain combat, au nom des commerçants, « les banquiers et tous ces messieurs qu’on appelle faiseurs d’affaires », débute ainsi : « Je suis marchand ; je demeure dans la rue Saint-Denis ». L’orateur, au cours de son second discours, déclare qu’il a « toujours fait profession publique de regarder l’agiotage comme un crime d’État ». Ce modeste titre de marchand dont il s’honore, cette haine de l’agiotage dont il se vante, voilà des indices, non seulement du caractère personnel de M. Germain, mais aussi de la pensée collective de la classe dont il était le mandataire : la bourgeoisie n’avait pas encore imaginé d’ériger la richesse, bien ou mal acquise, en idéal social.

Après la Constituante, le nom de M. Germain ne figure plus dans aucune assemblée politique ; la présomption est que les événements avaient dépassé la portée de ses opinions. On a prétendu que lui-même, malgré ses protestations contre l’agiotage, s’occupa plus tard de spéculations ; on a dit aussi que le mauvais état de sa santé l’éloigna des affaires publiques : le certain