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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/131

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à la connaissance de la vérité, et les erreurs sans nombre que les doctrines insuffisantes des premiers inventeurs traînaient à leur suite. Le langage mystérieux employé par les philosophes, langage plus obscur encore que les idées qu’il était destiné à rendre, formait avec la langue précise et claire des sciences exactes un contraste singulier. Dans un temps où les géomètres vivaient isolés et où ils étaient en petit nombre, ce contraste était connu d’eux seuls, et son effet se bornait à leur inspirer le plus profond mépris pour toutes les autres sciences. Mais, lorsque les phénomènes célestes, objets de l’admiration et de la curiosité des hommes, vinrent se ranger sous les lois du calcul, l’étude des mathématiques se généralisa ; et les bons esprits furent frappés d’une manière d’argumenter si différente de celle de l’école.

L’astronomie physique remplaçait des hypothèses discréditées ; une vive lumière succédait à l’assemblage des idées les plus obscures. Cette révolution subite ébranla l’empire des préjugés ; elle alarma les hommes intéressés à en soutenir le règne. Ils craignaient les vérités, même les plus étrangères à leurs doctrines, et aucune pro-