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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/135

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son esprit a pénétré dans la masse des nations, et la raison publique y a puisé des forces nouvelles.

Nous venons de voir comment l’esprit humain, après s’être épuisé en vains efforts pour réaliser au dehors de lui-même le modèle du vrai empreint dans sa pensée, changeant tout à coup de direction, abandonna les espaces vagues d’une métaphysique ténébreuse, parcourut pas à pas la route de l’observation et, profitant avec art des ressources offertes par les progrès d’une science où s’étaient réfugiées les idées d’ordre et de rectitude, qui partout ailleurs étaient ensevelies sous un amas confus de théories bizarres et hétérogènes, parvint à soumettre aux lois du calcul des phénomènes dont la nature était restée longtemps inconnue.

Reprenons présentement les deux questions que nous nous sommes proposées. La digression historique à laquelle nous nous sommes livré, nous fournira le moyen d’y répondre avec plus de précision.

On demande d’abord pourquoi nous avons commis tant de méprises, si nous portons en nous-mêmes le type du vrai ?