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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/147

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inné. En ce sens, l’homme est l’abrégé de l’univers ; car l’être ou la vérité, partout où ils se trouvent, remplissent certaines conditions, que l’attention découvrira, nécessairement dans tous les objets réels dont elle sera occupée. Mais cette ressemblance abstraite est fort éloignée de celle qu’on a cherchée ; elle peut cependant expliquer la cause d’une erreur qui a séduit autrefois l’esprit humain.

De toutes nos idées, la plus abstraite est celle de l’être ; car celle du néant est toute négative. L’être nous appartient, il pénètre notre intelligence et l’éclaire du flambeau de la vérité. Les idées du beau, du bon, sont plus compliquées. Nous les devons à la comparaison entre les connaissances acquises et notre modèle intérieur. D’autres idées sont plus immédiatement dues à nos sensations. Ainsi, le grand, le petit, le fort, le faible, expriment des comparaisons qu’il serait absurde de regarder comme innées. J’en dirai autant de ce que nous appelons beauté ou bonté relatives : ces notions sont toutes acquises à l’aide des sensations et de la réflexion.

C’est à l’uniformité des conditions de l’être