Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/156

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Si l’on veut pousser plus loin la comparaison, l’analogie ne se démentira pas.

L’équilibre est stable lorsque tous les points du système ont atteint la situation qui convient à leur tendance naturelle. La même condition est requise à l’égard des membres de la société, pour que la tranquillité y soit durable.

L’équilibre est non stable, quand il est établi sur un point où il ne peut subsister qu’autant qu’il est à l’abri de tout choc. Le moindre dérangement, rendant aux points qui le composent la liberté de se mouvoir dans la direction de leur tendance naturelle, l’état initial doit finir par être changé en un état opposé, et le mouvement ne point cesser avant que ce nouvel état, qui n’est autre que celui qui constitue l’équilibre stable, soit assuré.

Les États gouvernés sans égard aux tendances sociales conservent la tranquillité intérieure aussi longtemps qu’aucun événement ne vient agiter les esprits ; mais la moindre circonstance suffit pour ébranler la société jusque dans ses fondements. Chaque volonté individuelle reçoit une impulsion nouvelle, et les mouvements qui en