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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/162

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changer de forme sous des efforts puissants et répétés ; aucun corps parfaitement élastique, c’est-à-dire qui ne retienne rien de la direction dans laquelle on le pousse ; aucun corps parfaitement mou, c’est-à-dire que le choc ne puisse faire changer de place, et qui absorbe toute la force employée par le seul changement de forme. De même on ne voit pas non plus de gens tellement attachés à l’intérêt que, en certains moments de leur vie, ils n’agissent par d’autres motifs. Les hommes passionnés cèdent quelquefois à leurs intérêts, et les personnes naturellement amies du repos peuvent rencontrer, dans les choses et dans les personnes qui les environnent, matière à exciter en elles le désir de la richesse, celui de la renommée ou de l’affection. Les passions de ces dernières seront faibles ; mais enfin elles peuvent n’être pas sans effets extérieurs.

Eh bien, le trouble d’un État rompt la balance habituelle entre les trois nombres qui représentent ces caractères différents. Tous les individus reçoivent une impulsion qui les transforme en gens passionnés. Le mouvement se distribue sans doute inégalement entre eux, mais il est extrê-