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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/172

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ries mathématiques ont, dans le style même, un attrait puissant. On y remarque une précision élégante, une extrême finesse, l’art de rendre présentes à l’esprit une foule d’idées qui pourtant ne sont pas textuellement énoncées. Tous ces avantages disparaissent des grotesques copies qu’en donne aujourd’hui le langage commun. On nous montre hardiment l’enveloppe sous laquelle nous sommes habitués à trouver des pierres précieuses ; et cette enveloppe contient des choses de peu de valeur, que nous nous étonnons avec raison de voir dépourvues des ornements qui s’adapteraient au sujet. Pourquoi sont-elles astreintes aux apparences de la solidité, tandis que celles de la légèreté seraient en harmonie avec leur nature futile ?

Mais ce qu’il y a de plus vicieux, c’est l’emploi des chiffres, là où ils n’indiquent aucune valeur réelle. Ils usurpent le crédit dû aux connaissances positives, et établissent l’erreur, en donnant le change aux amis de la vérité. Après avoir renoncé aux genres de lecture dont les formes faciles et attrayantes sont propres à soutenir l’attention, et qui d’ailleurs présentent l’avantage d’être conformes à leurs habitudes, cer-