Aller au contenu

Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soutenu fera pénétrer dans l’âme le sentiment de la grâce.

L’homme de lettres compose-t-il un ouvrage propre à égayer le lecteur ? Il connaîtra l’art d’amener les contrastes ; mais, s’il craint de tomber dans le burlesque, il évitera les tours de phrases et les expressions qui conviendraient à la peinture d’un sujet tragique. L’orateur se propose un but plus important que de placer l’âme de ses auditeurs dans une situation douce et calme, ou de faire naître la gaîté autour de lui ; mais la conversation des personnes aimables, n’a pas besoin d’autres effets pour nous plaire.

De telles conversations nous donneront lieu de remarquer que la plupart des choses qui, dites d’une certaine manière, ont le caractère de la grâce, prennent, au moyen de faibles changements et d’une autre manière de les dire, celui de la gaîté. Ce rapport entre la grâce et la gaîté n’est pas moins sensible dans les compositions musicales. Les mêmes modes, les mêmes coupures de phrases y sont employés dans l’un et l’autre genres, et le changement dans les mouvements tient la place de celui des manières de