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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/231

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leur fin ; le temps qui embrasse l’univers dans ses changements, comme l’espace l’enferme dans sa permanence, tout n’est qu’étendue. Étendue physique qui est devant nous, que l’œil peut distinguer et parcourir, étendue intellectuelle que l’homme peut rendre présente à son esprit et qui n’est aperçue et mesurée que par la pensée. Voilà l’empire de la géométrie. C’est alors qu’elle est grande, qu’elle est vaste comme l’univers ! Ouvrage miraculeux de la raison humaine, les hommes y ont concentré toutes les idées d’ordre et de rectitude qu’ils ont reçues du ciel. Si elle a ses limites comme l’esprit humain, elle s’est toujours élevée avec lui, et tient de sa hauteur la double immensité, qui s’applique à tous les temps et à tous les lieux, mesurant également et les espaces de la durée fugitive, et ceux de la matière présente et visible.

Toute équation est une égalité. Que sont les propriétés d’une courbe ? une égalité entre les produits, ou les combinaisons de certaines lignes droites renfermées et bornées par cette courbe.