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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/238

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raison circonspecte, ils n’auraient jamais devancé le temps. La vie des individus et des peuples mêmes eût été trop courte pour une marche si lente. La sagesse tranquille, qui n’a que des désirs modérés, est une vertu dans la morale ; mais l’inquiétude est le principe du mouvement des esprits. Les passions ont tout fait sur la terre. Le besoin de connaître et celui de la gloire ont précipité les pas des sciences. Sans les passions, la société serait encore telle que dans l’état sauvage.

La force d’impulsion étant diminuée, celle de l’attraction prend plus d’empire ; le corps s’approche tant soit peu du centre ; l’orbite devient plus petite et est décrite en moins de temps. Le corps paraît donc se mouvoir plus vite, et voilà comment s’explique ce paradoxe singulier, qu’une diminution dans la force produit une accélération dans le mouvement.

Laplace a proposé deux questions neuves et