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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/240

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à son existence, et, comme l’observe très bien M. de Laplace, quand même tous les phénomènes nous donneraient lieu de penser que l’action de cette force est instantanée, il ne faudrait pas en conclure qu’elle l’est réellement ; car, dans une progression rapide, il y a loin d’une durée insensible à une durée absolument nulle. Quoi qu’il en soit, les circonstances rendent cette considération superflue ; quel que puisse être le temps que l’attraction emploie pour atteindre aux limites de sa sphère, il n’en résulte aucun changement dans l’ordre des phénomènes. Toute la différence est dans le premier instant. Il a fallu un temps pour que l’effort et, pour ainsi dire, la force fût transmise au corps qu’elle doit faire mouvoir, mais une fois arrivée, les efforts se succèdent immédiatement, et le corps se meut comme si l’action était réellement instantanée. « Il semble que forcé par l’accord des faits à admettre une faculté attractive dans tous les points matériels, rien n’autorise à croire le temps nécessaire à la transmission de son action ; car de quel genre sera l’obstacle qui la retarde ? Comment concevoir la force attractive traversant l’espace et se séparant des corps