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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/372

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d’abstractions que l’imagination accumule sur sa route. Ce parallèle, elle le poursuit dans l’exécution de l’œuvre ; elle le pousse même jusque dans le choix du style et fait sur la perfection du langage dans les lettres et dans les sciences, des réflexions d’une remarquable justesse.

Tel est très sommairement le fond de cette première partie. Sophie Germain se fondant sur un certain nombre de vérités abstraites, énonce une loi de l’esprit humain. Cette loi, elle en montre la domination effective dans l’ordre poétique et dans l’ordre scientifique, et nous reconnaissons avec elle, dans toute création idéale, comme dans la découverte des lois, l’application des mêmes facultés intellectuelles. C’est toujours l’induction qui généralise d’après les représentations abstraites de l’imagination. Aussi, après une ample exposition, Sophie Germain peut légitimement s’écrier :

« Ah ! n’en doutons plus, les sciences, les lettres et les beaux-arts ont été inspirés par un seul et même sentiment. »

Après cette première généralisation, Sophie Germain cherche à travers les âges la démonstration de ses principes. C’est ici que le génie inductif d’Auguste Comte dut être heureusement frappé du vif sentiment qu’eut Sophie Germain, de l’état d’abord théologique, puis métaphysique de l’esprit humain ; et nous devons bien regretter que dès 1820, elle n’ait