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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/389

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Les réflexions de Sophie Germain sur la théorie des nombres ont donc su, sous la signature de M. Leblanc, attirer l’attention et mériter l’estime du plus grand géomètre du siècle, mais, c’est par l’étude persévérante d’un problème de physique mathématique, que son nom est surtout devenu célèbre. Le grand prix des sciences mathématiques a été décerné, en 1816, à son Mémoire sur la théorie des surfaces élastiques, et son analyse difficile et savante, quoique fondée sur des principes physiques très contestables, justifie le jugement porté par Biot : « Mlle Germain est probablement la personne de son sexe qui ait pénétré le plus profondément dans les mathématiques  ».

L’opuscule dont on vient de donner une édition nouvelle avait été, lors de sa première publication en 1833, beaucoup moins remarqué que les écrits mathématiques de son éminent auteur. Sophie Germain y montre cependant un esprit ferme et élevé, dont les aspirations vers une inflexible rigueur logique n’excluent ni l’enthousiasme ni la finesse du goût. La précision de son style atteste, en plus d’une page, l’intelligence et l’habitude des démonstrations mathématiques.

Une circonstance, à nos yeux moins importante, paraît avoir frappé surtout le nouvel éditeur et former à ses yeux le plus flatteur et le plus important des succès de Sophie Germain. Auguste Comte, dans son cours, de philosophie positive, en mentionnant les