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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/393

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Fidèle a sa pensée constante, l’homme n’a jamais cessé de regarder son existence propre comme le type de toutes les autres existences. Après s’être dit : les esprits existent, ils connaissent, ils veulent, ils agissent et leurs actions se manifestent par les changements matériels qu’ils opèrent, il devait chercher en lui-même quelque chose de semblable ; nos connaissances, nos volontés et le principe de nos actions ont donc été attribuées à une substance immatérielle qui, suivant la diversité de ces opérations, a reçu différents noms ». Ce n’est pas tout. La régularité des mouvements célestes, la constance des phénomènes sublunaires, ont décélé des lois immuables. Les volontés d’une multitude de personnes n’ont pas ce caractère ; l’homme a dit alors : un seul être a voulu l’univers et il le gouverne, ses volontés sont immuables, le Créateur de l’univers devait précéder son œuvre, il n’a pas commencé ». Par une induction qui semble à l’auteur moins naturelle, Mlle Germain ajoute : « On avait été mené directement à dire que le Créateur de l’univers n’a pas commencé, l’idée qu’il ne doit pas finir est pour ainsi dire symétrique de la première. Eh bien, en s’appropriant le genre de limites que son esprit avait atteint, l’homme ne l’adopte plus pour son origine, il en fait le terme de son existence immatérielle ».

C’est par cette voie très simple que l’esprit humain