Aller au contenu

Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’auteur : « Si les hommes qui ont avancé les sciences par leurs travaux, si ceux à qui il a été donné d’éclairer le monde, veulent revenir sur le chemin qu’ils ont fait, ils verront que les idées les plus belles, les plus grandes, sont les idées de leur jeunesse mûries par le temps et l’expérience. Elles sont renfermées dans leurs premiers essais comme les fruits dans les boutons du printemps ». N’est-il pas vraisemblable que tout l’historique du discours posthume se trouve dans cette belle pensée, pensée dont notre savante, ce que l’on ignorait, partage l’honneur avec un poète[1] ? Chose curieuse aussi, qu’il faut noter, les contemporains de Mlle Germain, ses amis et ses parents eux-mêmes, ne l’auront connue et appréciée que comme géomètre ; Libri ne cite même pas son opuscule philosophique dans la Notice nécrologique[2], si estimable d’ailleurs, qu’il a donnée au Journal des Débats, un an après la mort de son amie ; M. Lherbette l’ayant trouvé, cet opuscule, dans les papiers de sa tante, déclare qu’il le publie « pour remplir

  1. Alfred de Vigny.
  2. 18 mai 1832, Notice nécrologique, par Libri, membre de l’Académie des Sciences.