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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/79

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Sophie Germain est inhumée au cimetière du Père-Lachaise.

Désireux de saluer sa cendre, j’ai fait là, dernièrement, un pieux pèlerinage[1]. Une tristesse m’y attendait. Au carrefour où s’élève le fastueux monument de Casimir Périer, s’ouvre une voie pavée qui se nomme le chemin de La Bédoyère ; en y entrant, à gauche, on rencontre le mausolée d’Élisa Mercœur et, à quelques mètres en arrière, celui d’Auguste Comte : à cinquante pas de là, sur la droite et en seconde ligne, on aperçoit l’arbre qui couvre la tombe de Sophie Germain. Primitivement, c’était un jardinet un peu sévère, mais de toute convenance : un plant de buis, une pierre tumulaire, une grille de fer pour entourage, rien de plus. Aujourd’hui, c’est une ruine abandonnée : la grille est rouillée, brisée, déplacée ; le terrain, par endroits, se trouve défoncé ; le buis, qui depuis de longues années n’a pas été taillé, forme un arbuste broussailleux dont le hasard dispose ; la pierre, renversée, s’appuie sur son ancien soubassement et, en écar-

  1. Ceci a été écrit en 1879.