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Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/88

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nos recherches, dirigées vers un même but, emploient des procédés qui sont aussi les mêmes.

En effet, s’agit-il du plan d’un ouvrage, de l’argument d’un poème ? L’esprit exige de la clarté ; il veut que les diverses parties soient liées entre elles, avec assez d’art pour que leur rapport s’aperçoive d’un coup d’œil ; il demande un ordre facile à saisir ; il se complaît dans la simplicité, source de l’élégance. L’emploi du merveilleux est soumis aux mêmes règles. L’imagination peut adopter d’ingénieuses fictions ; mais alors un certain module intellectuel remplace ce qui manque à la réalité des objets. Les oracles du goût et les arrêts de la raison se ressemblent ; l’ordre, la proportion et la simplicité ne cessent pas d’être des nécessités intellectuelles. Les sujets sont différents, mais le jugement est constamment appuyé sur ce type universel qui appartient également et au beau et au vrai.

Voulons-nous connaître les êtres naturels ? Nous les classons suivant nos convenances ; et la notion méthodique des genres et des espèces imprime à l’histoire naturelle le cachet de l’esprit de l’homme.

À l’égard des sciences exactes, le sentiment