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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/115

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Au mois d’avril 1788.

D’Élisabeth-Gorod.


SI nous avions des vivres, nous marcherions. Si nous avions des pontons, nous passerions des rivières. Si nous avions des boulets et des bombes, nous assiégerions ; on n’a oublié que cela : le prince en fait venir par la poste. Ce transport et l’achat des munitions coûtent trois millions de roubles.

Je prie Votre Majesté de me garantir de l’indignation du conseil de guerre et de la chancellerie d’état. Mais, quand même je le voudrois, je n’ai rien à leur écrire, car nous ne faisons rien.

D’ailleurs, Sire, l’amie intime et bien vraie de votre auguste personne ne voudroit pas que ce qu’elle me dit ou m’écrit fût su de vos ministres et des autres cours. Par exemple, pourrois-je dire à personne ce que j’ai mandé à Votre Majesté, que si je pouvois obtenir d’elle que le prince de Cobourg entrât seulement en Moldavie, l’Impératrice nous donnoit sa parole impériale que nous aurions Choczim et le Raya à la paix, quelque paix que l’on fasse ?