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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/165

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Il y a des sorciers dans ce pays-ci, renommé d’ailleurs par les vampires et les prédictions des Égyptiens ; mais cette fois-ci c’est un juif qui a jeûné quatre jours de suite, a fait et envoyé une cabale sur moi au grand-maître de la loge de Philadelphie, et une autre à celui du grand Caire. Il m’en apporte la réponse qui s’accorde avec ses calculs. Je vivrai, dit-il, jusqu’à quatre-vingt-quatorze ans. Tant mieux pour vous, mon Prince, qui m’aimez. Le juif n’y met qu’une condition que l’âge pourra m’aider à remplir ; c’est de ne pas réussir auprès des femmes qui sont bien avec leurs maris ; les autres me sont permises. C’est donner assez de latitude à sa prédiction de longue vie et de bonheur : j’en fais consister une partie dans la continuation des bontés de Votre Altesse pour moi.