Aller au contenu

Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LETTRE II.


Ce 8 mai 1788.
D’Elisabeth-Gorod.


AH ! mon ami, laisse-moi pleurer un instant, et lis :

Klenack, ce 25 avril 1788.

Nous venons de prendre Sabacz. Notre perte a été peu considérable. Le feldzeug-meister Rouvroy, dont vous connaissez la valeur y a eu à la poitrine une blessure légère qui ne l’empêche pas de s’habiller et de sortir. Le prince Poniatowski a reçu à la cuisse un coup de feu qui, sans toucher l’os, est pourtant assez sérieux. Mais il faut, mon cher Prince, que je vous fasse part d’autre chose qui vous causera d’autant plus de plaisir, que vous y reconnoitrez votre sang ; c’est que votre fils Charles a, en grande partie, contribué à la réussite de cette entreprise, par les peines infinies qu’il s’est données en traçant les travaux de tranchée pour l’établissement des batteries, et qu’il a été le premier à grimper le parapet, pour y faire arriver le monde : aussi l’ai-je